pour Le Monde.fr 04.10.10 12h30 • Mis à jour le 04.10.10 14h42
C'est le carnet de notes d'un chef militaire, et un document unique sur la guerre en ex-Yougoslavie : le général serbe y détaille ses réunions d'état-major, ses rendez-vous politiques et diplomatiques, ses achats d'armes. L'homme du siège de Sarajevo et de la tuerie de Srebrenica, s'il livre peu ses impressions personnelles, retranscrit ce que ses interlocuteurs lui racontent. C'est le conflit vu du côté serbe.
Le général Ratko Mladic fut le chef de l'armée serbe durant toute la guerre en Bosnie-Herzégovine (avril 1992-décembre 1995). Ses carnets de guerre ont été retrouvés par la police serbe au cours de deux perquisitions, en décembre 2008 et en février 2010, au domicile de son épouse. Ils étaient cachés dans un grenier du 117, rue Blagoje-Parovic, à Belgrade, derrière une garde-robe.
Ils ont été authentifiés par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye et enregistrés, en août 2010, comme pièces à conviction. Le dossier, dont Le Monde a obtenu une copie intégrale, comprend dix-huit carnets, soit 4 000 pages de notes.
DES PAGES DÉCHIRÉES
Les carnets de Mladic confirment à quel point la guerre était pilotée de Belgrade par le président Slobodan Milosevic. Ils confirment aussi à quel point la Croatie, ennemie de la Serbie qui avait envahi un quart de son territoire en 1991, était son alliée pour diviser la Bosnie. Ratko Mladic y apparaît opposé aux multiples plans de paix proposés par la communauté internationale. En 1994, il inscrit en lettres capitales : "Rejeter le plan, gagner la guerre !"
Ils ont été authentifiés par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye et enregistrés, en août 2010, comme pièces à conviction. Le dossier, dont Le Monde a obtenu une copie intégrale, comprend dix-huit carnets, soit 4 000 pages de notes.
DES PAGES DÉCHIRÉES
Les carnets de Mladic confirment à quel point la guerre était pilotée de Belgrade par le président Slobodan Milosevic. Ils confirment aussi à quel point la Croatie, ennemie de la Serbie qui avait envahi un quart de son territoire en 1991, était son alliée pour diviser la Bosnie. Ratko Mladic y apparaît opposé aux multiples plans de paix proposés par la communauté internationale. En 1994, il inscrit en lettres capitales : "Rejeter le plan, gagner la guerre !"
Ses carnets témoignent aussi des tensions grandissantes avec Belgrade lorsque Milosevic décide que la guerre a trop duré. Les carnets ne lèvent en revanche pas le voile sur la pire tuerie de la guerre de Bosnie, à Srebrenica, en juillet 1995 : des pages ont été déchirées.
Mladic évoque par ailleurs les soutiens de la Serbie, notamment russes et grecs. Le général envisage à un moment de lever des fonds pour "acheter" des membres du Congrès américain. Après la guerre, il va voir une voyante, qui lui parle notamment de la mort de sa fille Ana.
Les carnets s'arrêtent à la date du 28 novembre 1996. Ratko Mladic est l'un des deux derniers fugitifs (sur 162 inculpés) recherchés par la justice internationale pour les crimes commis en ex-Yougoslavie.
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