LEMONDE.FR avec AFP 25.10.10 15h58 • Mis à jour le 25.10.10 17h53
Après des mois de blocage, l'Union européenne a accepté, lundi 25 octobre, de faire franchir une étape importante à la Serbie dans son rapprochement avec le bloc des Vingt-Sept, afin de la récompenser de ses efforts pour nouer le dialogue avec le Kosovo.
Les ministres des affaires étrangères européens, réunis à Luxembourg, ont décidé de confier à la Commission européenne le soin d'étudier la candidature de la Serbie à l'UE. "Nous n'en sommes pas encore à décider d'accorder à la Serbie le statut de candidat à l'UE, mais symboliquement c'est important", souligne un diplomate européen.
Les ministres des affaires étrangères européens, réunis à Luxembourg, ont décidé de confier à la Commission européenne le soin d'étudier la candidature de la Serbie à l'UE. "Nous n'en sommes pas encore à décider d'accorder à la Serbie le statut de candidat à l'UE, mais symboliquement c'est important", souligne un diplomate européen.
Bruxelles va "immédiatement" entamer ses travaux et devrait envoyer d'ici à "quelques semaines" un questionnaire à Belgrade, a annoncé Stefan Füle, le commissaire chargé de l'élargissement. Son avis est attendu pour le deuxième semestre 2011.
UNE RÉPONSE AUX EFFORTS DE BELGRADE
La Serbie avait déposé sa candidature en décembre 2009. De nombreux Etats européens estimaient qu'il était temps de récompenser ce pays pour son spectaculaire rapprochement avec le Kosovo, illustré par le vote en septembre d'une résolution commune avec l'UE à l'ONU, appelant au "dialogue" entre Belgrade et Pristina sur des sujets concrets. La Serbie ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo, proclamée unilatéralement par son ex-province en février 2008.
En acceptant le dialogue avec Pristina, le président serbe Boris Tadic "a réalisé des progrès considérables", a jugé Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes français. Après cet effort des Serbes, il est temps pour l'UE de "faire en sorte que la Serbie enregistre un progrès en Europe", a renchéri le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle. "Ce faisant, nous lançons le processus d'accession", a reconnu son homologue belge, Steven Vanackere.
La Croatie a salué la décision de l'UE, estimant qu'il s'agissait d'une contribution à la stabilisation des Balkans. Ce geste "donne un signal positif aux autres pays de l'Europe du Sud-Est", a indiqué le ministère des affaires étrangères croate. Des six anciennes républiques yougoslaves – Bosnie et Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie – cette dernière est la seule à avoir rejoint l'UE. La Croatie, la plus avancée des cinq autres pays, espère la rejoindre d'ici 2012.
RÉTICENCES NÉERLANDAISES
L'Europe a cependant maintenu la pression sur Belgrade en vue de faire arrêter l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, en fixant des conditions strictes pour la suite du processus. L'ancien général Mladic, 68 ans, est inculpé de génocide pour son rôle pendant la guerre de Bosnie (1992-1995).
Les Pays-Bas se sont longtemps opposés à un geste en faveur de Belgrade sans l'arrestation préalable de Ratko Mladic et de Goran Hadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Croatie pendant le conflit serbo-croate (1991-1995), tous deux recherchés par la justice internationale. Les Pays-Bas accueillent le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie et restent traumatisés par le souvenir du massacre de très nombreux Musulmans à Srebrenica en 1995, que les casques bleus néerlandais n'avaient pu empêcher.
Pour surmonter les réticences néerlandaises, les ministres ont stipulé lundi qu'à chaque étape à venir l'UE devra "décider de manière unanime qu'il y a pleine coopération" de la Serbie avec le tribunal de La Haye. "La preuve la plus convaincante" en serait l'arrestation des fugitifs Mladic et Hadzic, souligne le texte adopté."A chaque étape sur la voie de l'Europe, la Serbie devra prouver qu'elle coopère pleinement avec le tribunal", a ajouté le ministre néerlandais Uri Rosenthal. Le président serbe, Boris Tadic, a assuré que son gouvernement ne mettrait jamais fin à ses efforts pour faire arrêter Ratko Mladic, conformément à ses "obligations internationales".
UNE RÉPONSE AUX EFFORTS DE BELGRADE
La Serbie avait déposé sa candidature en décembre 2009. De nombreux Etats européens estimaient qu'il était temps de récompenser ce pays pour son spectaculaire rapprochement avec le Kosovo, illustré par le vote en septembre d'une résolution commune avec l'UE à l'ONU, appelant au "dialogue" entre Belgrade et Pristina sur des sujets concrets. La Serbie ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo, proclamée unilatéralement par son ex-province en février 2008.
En acceptant le dialogue avec Pristina, le président serbe Boris Tadic "a réalisé des progrès considérables", a jugé Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes français. Après cet effort des Serbes, il est temps pour l'UE de "faire en sorte que la Serbie enregistre un progrès en Europe", a renchéri le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle. "Ce faisant, nous lançons le processus d'accession", a reconnu son homologue belge, Steven Vanackere.
La Croatie a salué la décision de l'UE, estimant qu'il s'agissait d'une contribution à la stabilisation des Balkans. Ce geste "donne un signal positif aux autres pays de l'Europe du Sud-Est", a indiqué le ministère des affaires étrangères croate. Des six anciennes républiques yougoslaves – Bosnie et Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie – cette dernière est la seule à avoir rejoint l'UE. La Croatie, la plus avancée des cinq autres pays, espère la rejoindre d'ici 2012.
RÉTICENCES NÉERLANDAISES
L'Europe a cependant maintenu la pression sur Belgrade en vue de faire arrêter l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, en fixant des conditions strictes pour la suite du processus. L'ancien général Mladic, 68 ans, est inculpé de génocide pour son rôle pendant la guerre de Bosnie (1992-1995).
Les Pays-Bas se sont longtemps opposés à un geste en faveur de Belgrade sans l'arrestation préalable de Ratko Mladic et de Goran Hadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Croatie pendant le conflit serbo-croate (1991-1995), tous deux recherchés par la justice internationale. Les Pays-Bas accueillent le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie et restent traumatisés par le souvenir du massacre de très nombreux Musulmans à Srebrenica en 1995, que les casques bleus néerlandais n'avaient pu empêcher.
Pour surmonter les réticences néerlandaises, les ministres ont stipulé lundi qu'à chaque étape à venir l'UE devra "décider de manière unanime qu'il y a pleine coopération" de la Serbie avec le tribunal de La Haye. "La preuve la plus convaincante" en serait l'arrestation des fugitifs Mladic et Hadzic, souligne le texte adopté."A chaque étape sur la voie de l'Europe, la Serbie devra prouver qu'elle coopère pleinement avec le tribunal", a ajouté le ministre néerlandais Uri Rosenthal. Le président serbe, Boris Tadic, a assuré que son gouvernement ne mettrait jamais fin à ses efforts pour faire arrêter Ratko Mladic, conformément à ses "obligations internationales".
le monde
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