Παρασκευή 7 Ιανουαρίου 2011

Quand la Bulgarie prendra la présidence de l’UE



le monde.gr


04 janvier 2011


Un jour, à l’instar de la Hongrie, Sofia prendra également la présidence tournante de l’Union européenne. On ignore si à ce moment historique pour ce pays jadis qualifié de “16-ème République de l’URSS” la gouvernance bulgare fera l’objet d’autant d’inquiétudes et de critiques que celles dont fait l’objet aujourd’hui le conservateur Viktor Orban, accusé de museler la presse et de verrouiller tous les postes en Hongrie. Pourtant, selon beaucoup d’observateurs, le parti de centre-droit GERB du Premier ministre Boïko Borissov serait, lui-aussi, tenté de se tailler des lois sur mesure pour pouvoir gouverner le plus longtemps possible. Certains évoquent même une “poutinisation” de la politique bulgare, GERB devenant une sorte de “Russie unie” locale… Mais on en est pas là. Et, pour l’instant, tout semble opposer les conservateurs hongrois pince-sans-rire et leurs camarades de GERB, à commencer par le Premier ministre lui-même qui fait tanguer les cœurs des ménagères bulgares avec ses manières de macho et son inimitable humour.
En termes de style, si la Bulgarie prenait aujourd’hui la présidence de l’UE, les technocrates européens devront vite s’habituer à des us et coutumes un peu particulières. Ancien commandant des pompiers et karatéka de haut niveau, Borissov n’aime pas les cravates, par exemple ; elles le “serrent au cou”. En revanche, il semble avoir un penchant très prononcé pour les tenues décontractées, dont les survêtements, bonnets et autres attributs sportifs. Visiblement mal à l’aise dans un costume trois-pièces, il a ainsi fait en survêt’ le long voyage jusqu’à Brasilia pour assister à l’investiture de Dilma Rousseff qui, par son père, a des origines bulgares. Il s’est changé, bien-sûr, avant de remettre un message du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à la nouvelle présidente brésilienne. Un potrait de son aïleule bulgare et une version actualisée de son arbre généalogique sont venus compléter les présents bulgares à Dilma Rousseff. C’était touchant et sympathique. De ce voyage, Borissov a aussi ramené la promesse d’une visite de Dilma en Bulgarie et une photo de lui, genre groupie, avec Hillary Clinton. “La secrétaire d’Etat américaine nous envie, comme tout le monde ici, des relations priviligiées que nous avons désormais avec le Brésil”, a-t-il déclaré à la presse. Aux électeurs bulgares, Borissov a aussi expliqué que la délégation bulgare avait pris un avion de ligne pour faire des économies. “Comme lorsque nous sommes allés à l’ONU, à New York, nous avons pris les transports publics”, a-t-il dit, faisant rire une fois de plus ses compatriotes.
En fait c’est toute l’année 2010 qui est passée ici sous le signe du rire. “Comme une blague interminable”, titrait récement un journal. Et les Bulgares se sont pas mal gondolés des petites phrases de Boïko Borissov comme de certains de ses ministres. En février, le Premier ministre a ainsi rassuré les médias bulgares que, dans les institutions européennes, on pouvait très bien se passer de parler une langue étrangère. “Moi, par exemple, je me débrouille très bien. L’important c’est d’avoir quelque chose à dire”. Parfois avec des mots crus, comme à cette réunion du Parti populaire européen (dont GERB fait partie) consacrée à la crise économique à laquelle l’interprête de Borissov est devenue subitement écarlate, refusant de traduire le propos du chef du gouvernement bulgare… Mais dans son pays, il est rarement censuré, bien au contraire. Boïko Borissov est toujours poursuivi par une nuée de caméras et de micros. Et il donne souvent des interviews fleuves pour raconter son enfance passée en “culottes courtes” à taper dans un ballon, à nourrir les poules, les cochons et, plus généralement, à faire l’école buissonnière. Au prix de quelques mémorables branlées, administrées par sa mère, un personnage à qui le Premier ministre voue un véritable culte.
Ancien directeur de la police nationale, puis maire de Sofia, Borissov a aujourd’hui une vision claire de la politique à mener : “Tu ne peux pas remplir le frigo des gens sans avoir mis en prison ceux qui l’ont vidé”, dit-il pour expliquer sa lutte contre la criminalité organisée et la corruption, un fléau en Bulgarie. Les bandits et les fraudeurs n’ont qu’à bien se tenir, d’ailleurs. “Et j’ai demandé un jour à Monsieur Poutine : si ça avait été toi, tu les aurais envoyé en Sibérie, n’est-ce pas ? Alors que nous, nous nous sommes contentés de saisir le Parquet”.
Le boulot de Premier ministre n’est pas une sinécure, loin s’en faut. Et il arrive à Boïko Borissov de se plaindre souvent, avec une étonnante sincérité, de son nouveau job. “Arrivé à ce poste, j’ai compris tout de suite une chose : l’amitié n’existe pas, tout est une question de fric”. Tous ses amis l’ont d’ailleurs quitté, dès le premier mois de son mandat. “Depuis, je vis seul, comme un chien, dans ma résidence officielle”, dit-il. Les week-ends, quand il n’augure pas des terrains de sport, des crêches et de nouvelles routes, il regarde des matchs de foot à la télévision.
Ah le, foot… C’est certainement, le sport préféré de Boïko Borissov. Mais il y a aussi le tennis, et, bien-sûr, le karaté dont il est ceinture noire. Dans toutes ces disciplines, il déteste perdre, comme face à ses opposants politiques. Qu’il juge d’ailleurs plutôt minables : “C’est comme si on regardait un match des Tigres de Bistritsa [petite ville bulgare] contre le Real Madrid”.
Franchement, vivement la présidence bulgare - au moins, que l’on rigole un peu. Et d’ici là… pourvu que ça dure !


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